Salut à toi 🙃
Bienvenue dans le deuxième numéro de Writing to Scale ! 🎉
À travers ce billet bimensuel, je vais traiter un sujet lié au secteur de la tech.
L’objectif : Utiliser l’écriture pour structurer une pensée et développer mes connaissances sur ce sujet.
Issu d’une formation école de commerce, je sais qu’il n’existe pas ou peu de cours sur l’importance de l’écosystème tech. Et pourtant, tout ce qui s’y passe est primordial dans le financement de l’innovation. C’est pour cela que j’ai voulu rendre cette initiative publique.
J’aimerais rendre cette newsletter interactive, si tu as des remarques, ou si tu souhaites en discuter, envoie-moi un mail à richardhamelin1@gmail.com. 😉
Aujourd’hui, on parle d’open banking et des nouvelles activités de la banque 💲💲💲
Tu connais Stripe ? Pour faire court, Stripe te permet de payer sur une plateforme sans pour autant te rendre sur le site de ta banque. La fintech a annoncé une levée de fonds de $600M. Fondée par les deux frères irlandais Patrick et John Collison, elle est alors devenue la startup la plus valorisée de la Silicon Valley avec une valorisation de $95Mds (sans introduction en bourse). Encore plus impressionnant, cet argent ne servira qu’en cas de jours difficiles 😱.
Oui je vous l’accorde, on n’a pas tous le même genre de difficultés. 😂
Cette levée de fonds finit donc de confirmer l’engouement autour des fintechs partout dans le monde. L’émergence de ces startups, maintenant plus valorisées que nos banques traditionnelles, a notamment été rendue possible par l’open banking.
Kesako ?
L’open banking, c’est un système favorisant :
L’ouverture des données bancaires de clients volontaires à des tiers partis appelés TPP ou Third Party Provider (retenez bien ce nom, on va beaucoup l’utiliser 😉 )
L’initiation de paiements par ces mêmes TPP
Ce système a émergé grâce à de nouvelles technologies notamment dans le monde de la finance comme les APIs. Ce sont des programmes permettant de récupérer des données bancaires chez les banques de manière sécurisée. Afin de récupérer ces données, il faut rendre la démarche légale. En effet, si les données bancaires étaient pendant longtemps la chasse gardée des banques dites “traditionnelles”, les règles ont changé depuis la mise en place de la DSP2 en Europe (encore un nom bien barbare).
Dans les faits, la DSP2 (Directive européenne sur les Services de Paiements 2) impose aux banques l’ouverture de leurs données bancaires à des tiers partis, les fameux TPP. Cette directive a notamment été mise en place du fait du manque de concurrence dans le secteur bancaire jusqu’à récemment, entraînant des difficultés à innover dans le secteur bancaire et financier. Par exemple, en Angleterre, 80% des activités bancaires sont contrôlées par les cinq banques principales. Mais cette directive a aussi été émise du fait l’émergence du commerce en ligne et de nouveaux acteurs dans le secteur, à savoir les fintechs.
Qui sont ces nouveaux acteurs du secteur bancaire ?
Tu l’as sans doute compris, on va parler plus en détail des TPP. Ces derniers sont des fintechs qui ont développé une technologie proposant de nouveaux services aux utilisateurs. Avant l’annonce de la DSP2, ces fintechs n’avaient pas accès aux données des banques. Afin d’exercer leur activité, elles demandaient les codes d’accès des comptes bancaires aux utilisateurs pour se connecter sur leur compte et ensuite en extraire les données. En plus d’engendrer une méfiance naturelle, les banques ne savaient pas s’il s’agissait d’une connexion du client ou bien du prestataire de services.
Mais depuis cette directive, les cartes ont été redistribuées. On peut diviser ces fintechs en deux catégories : les AISP et les PISP (oui je sais, on en a marre de ces acronymes compliqués, mais en réalité, on utilise ces solutions tous les jours sans s’en rendre compte) 🤔 :
Les AISP (Account Information Service Providers) sont des solutions permettant de regrouper toutes tes informations bancaires de plusieurs comptes sur une même plateforme. Il est donc possible d’avoir une visualisation claire de ton budget. S’ajoutent à cela des fonctionnalités comme la fixation de limite de dépense lors d’une après-midi shopping par exemple 😉. Il existe plusieurs AISP en France notamment Linxo, Nestor, ou bien Bankin.
Les PISP (Payment Initiation Service Provider) permettent de payer directement depuis une plateforme sans passer par le site de ta banque. Ils peuvent aussi fournir une carte de paiement reliée à ton compte bancaire comme le fait Lydia par exemple. On parle alors de PIISP (Payment Instrument Issuer Service Provider).
Et en termes de fonctionnement ? Il faut recourir à une API qui permet de un dialogue sécurisé entre les banques et les fintechs. Ces APIs sont donc un des maillons essentiels de la chaîne. En plus de cela, ces APIs, fournissent des solutions bancaires “as a service” aux fintechs comme effectuer les démarches KYC (Know Your Consumer) sans aucun développement. Par exemple, l’entreprise Treezor, rachetée par la Société Générale en 2019, a aidé des fintechs comme Qonto, Lunchr, Lydia ou Shine à lancer leur solution en quelques mois grâce aux fonctionnalités “as a service” qu’elle propose. Pour en savoir plus sur les APIs, voilà une petite vidéo qui explique simplement comment ça fonctionne. 👌
En 2021, on dénombre une multitude de fintechs. J’ai pensé un instant m’atteler à la réalisation d’un mapping de ces dernières en France. Étant donné que je souhaite publier ce billet de façon bimensuel et non bisannuel, j’ai préféré vous partager une belle cartographie de New Alpha Asset Management.👇
L’apparition de la finance verte
Selon une enquête IPSOS de 2019, 63% des français déclaraient accorder une place importante aux impacts environnementaux et sociaux dans leurs décisions de placement selon. Dans le même temps, plus de 60% des épargnants ne savent pas comment est investie leur épargne. L’open banking a donc naturellement permis l’émergence de nouveaux acteurs écoresponsables dans le secteur bancaire.
Parmi les nouveaux acteurs verts de la finance on compte plusieurs néobanques françaises à savoir Greengot, Onlyone et Helios. Ces nouvelles venues dans le paysage bancaire développent donc des solutions transparentes avec la promesse d’une activité respectueuse de l’environnement et du climat. Dans un premier temps, ces nouveaux acteurs ne proposeront qu’un compte de dépôt avec une carte de paiements, accessible via smartphones. N’ayant pas de licence bancaire, ces nouvelles banques passent donc par des sociétés technologiques leur fournissant des services bancaires “as a service” comme Treezor pour OnlyOne, Swan pour Green-Got et Solarisbank pour Helios. Helios a été la première à lancer sa commercialisation : Les premiers comptes ont été ouverts en février. La néobanque propose des cartes… en bois (et heureusement pas les chèques).
Les trois néobanques ont ensuite toutes des stratégies différentes en ce qui concerne le développement de nouveaux servies. OnlyOne est notamment en train de dresser des partenariats avec d’autres fintechs vertes comme la jeune pousse incubée par HEC Goodvest qui propose des produits financiers labellisés ISR et Greenfin.
Ces labels sont des certifications permettant d’attester du caractère durable des fonds. Le label ISR (Investissement socialement responsable) est délivré par le ministère de l’économie après un audit par des acteurs indépendants. Il certifie l’impact social et environnemental d’une solution à travers 6 critères.
Le label Greenfin, quant à lui, est délivré par le ministère de la transition écologique également après un audit d’acteurs indépendants. Il garantit la “qualité verte des fonds” selon des critères spécifiques.
Même la bourse se met à la finance durable ! En effet, il y a quelques jours Euronext a lancé le CAC40 ESG. Cet indice vient s’ajouter à la cinquantaine de variantes du CAC40. Il vise à identifier les 40 sociétés témoignant des meilleures pratiques ESG (Environnemental, Social, Gouvernance). Les 40 bons élèves de cet indice ont été sélectionnés par une entité tierce (en l’occurrence Vidgeo Eiris) selon les critères définis par le label ISR. Toutefois, elles restent sélectionnées parmi la liste du Large 60 (soit les entreprises du CAC40 plus les 20 titres du CAC Next 20 qui n’est autre que l’antichambre de l’indice vedette). Si l’on peut naturellement s’interroger sur ce qui pourrait se passer s’il n’y a que trop peu d’entreprises qui respectent ces critères, cet indice boostera probablement les stratégies RSE des grands acteurs françaises. Il permet aussi de mettre en valeur les pratiques ESG des grandes entreprises tricolores (cocorico ! 🇫🇷 ).
Voici un échantillon de quelques startups de la finance verte en France. Cette cartographie n’est pas exhaustive. Tu en vois d’autres ? Envoie-moi un mail je les rajouterai 😀
Être banquier en 2021, ça veut dire quoi ?
L’apparition de ces nouveaux acteurs dans le domaine de la finance sonne-t-elle le glas de nos bonnes vielles banques ?
Ce qui est certain c’est que les fintechs représentent un vrai défi pour les banques. En effet, il est plus facile pour des petites structures de développer de nouvelles offres plutôt que de le faire en interne. On peut donc considérer l’émergence des fintechs comme une menace pour le système traditionnel mais surtout comme une opportunité d’innover dans un secteur qui n’a connu que peu d’innovations.
Dans le meilleur des mondes en 2021, on peut penser que la banque ne nous permettra pas que de trouver des financements mais d’aller en aval et en amont de nos besoins financiers. Imaginons que je cherche à souscrire à un crédit immobilier. On peut penser qu’en plus du financement, la banque pourra m’aider à trouver le bien adéquat en fonction de mes capacités d’emprunt mais aussi à assurer mon bien dès l’annonce de mon déménagement sans signature particulière. En clair, l’open banking permet donc au beyond banking d’émerger.
La banque de 2021 doit donc s’adapter aux différentes innovations apportées par les fintechs, en intégrant ces dernières à leurs offres. La majorité des banques le font mais intéressons-nous de plus près au Crédit Mutuel Arkéa qui a acquis plusieurs fintechs dans le but d’étoffer son offre : Budget Insight pour visualiser ses dépenses et son budget, Pumpkin dans le cadre du remboursement entre particuliers, ou bien Leetchi pour créer des cagnottes en ligne. Et ce ne sont pas les seules ...
Finalement, être banquier en 2021, c’est s’adapter aux innovations des nouveaux acteurs afin de construire une offre adaptée aux nouveaux besoins des clients. L’expérience client est donc au cœur de cette évolution bancaire.
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Richard 🚀 🚀 🚀