Salut à toi 🙃
Bienvenue dans le premier numéro de Writing to Scale ! 🎉
A travers ce billet bi-mensuel, je vais traiter un sujet lié au secteur de la tech.
L’objectif : Utiliser l’écriture pour structurer une pensée et développer mes connaissances sur ce sujet.
Issu d’une formation école de commerce, je sais qu’il n’existe pas ou peu de cours sur l’importance de l’écosystème tech. Et pourtant, tout ce qui s’y passe est primordial dans le financement de l’innovation. C’est pour cela que j’ai voulu rendre cette initiative publique.
J’aimerais rendre cette newsletter interactive, si tu as des remarques, ou si tu souhaites en discuter, envoie moi un mail à richardhamelin1@gmail.com. 😉
Vous avez tous déjà vu de belles images ou même des créations numériques sur internet. Elles vous plaisent ? Clic droit, enregistrer sous, et hop, dans le fichier des belles images à regarder plus tard. Rien de plus simple. Et si je vous disais qu'aujourd'hui vous pouvez acheter ces images sans pour autant empêcher les autres visiteurs d'effectuer l'opération du "clic droit enregistrer sous", vous me dites que c'est absurde ? Je suis d'accord. Et pourtant, l'artiste américain Beeple vient de vendre son oeuvre numérique 69 millions de dollars (Je vous la joins plus bas, et promis, ça ne m'a pas couté un centime).
Késako ?
Cette opération a été rendue possible grâce aux NFT, les non-fungible tokens. En clair ce sont des machines à créer de la rareté digitale. Ces tokens sont différents des bitcoins car, comme le nom l'indique, ils sont non fongibles, c'est-à-dire, que chaque NFT est unique. On ne peut pas échanger un NFT contre un autre car ils n'ont pas la même valeur, à la différence des bitcoins ou des euros par exemple. Posséder un NFT d'une oeuvre digitale, c'est comme en avoir un certificat d'authenticité.
Les transactions des NFT sont stockées sur la blockchain et plus particulièrement sur Etherum. Contrairement à des oeuvres d'art physiques, les NFT contiennent un grand nombre de métadonnées à savoir la date de création, le créateur, le propriétaire ainsi que toutes les transactions liées à cette oeuvre. Par ailleurs, la les NFT sont adossés à la valeur de l'Ether. En clair, si la valeur de l'Ether s'effondre, celle des oeuvres aussi.
Si on en parle beaucoup en ce moment, les NFT ne datent pas d'hier. En effet, on a vu apparaître les premiers certificats d'authenticité en 2014. Mais ils se sont démocratisés en 2017 notamment avec les cryptokitties ou les cryptopunks. Rassurez-vous, on ne les croise pas dans la rue. Ils représentent simplement une collection de 10 000 personnages pixelisés avec un style punk. Aujourd'hui, ils sont la collection de NFT représentant le plus gros volume de transactions selon le site nonfungible.com soit plus de 10 000 transactions pour un montant total de près de $125m. Pour illustrer cet engouement, un cryptopunk "allien" a récemment été vendu pour $7.8m. 😮
Aujourd'hui, les NFT surfent sur une sacrée hype. En effet Nonfungible.com estime désormais le volume historique des ventes de NFT à environ 365 millions de dollars, dont 180 millions de dollars au cours du seul mois dernier.
À quoi ça sert ?
Alors oui, si vous n'êtes pas millionaire et fan de punks, vous vous demandez surement à quoi servent ces NFT. Et bien, avant d'être un outil spéculatif, ces NFT sont un moyen de rémunération pour les artistes notamment en période de fermeture des lieux culturels. En effet, ils peuvent mettre en ligne leurs oeuvres physiques ou bien créer des oeuvres numériques. Il suffit ensuite de les mettre en vente sur des plateformes dédiées comme SuperRare, Nifty Gateway, ou bien KnownOrigin. En fonction des plateformes, les créateurs reçoivent une part du volume des transactions liées à leurs oeuvres. Par exemple, si j'achète un NFT, en moyenne 10% du montant de la transaction revient au créateur. C'est grâce à cela que le duo d'artiste milanais Hackatao a touché plus de $ 57k grâce à la revente d'anciennes oeuvres.
Si on parle beaucoup de NFT dans le domaine de l’art, ces certificats de propriété se développent aussi dans d’autres industries. Prenons le secteur du sport. Aux Etats-Unis, la folie des NFT se manifeste notamment par l’application NBA Top Shot. Cette application permet de s’échanger des extraits de match, ou bien une action marquante de basket. NBA Top Shot a généré un chiffre d’affaires de $200m en Février dernier pour de courtes vidéos … en libre accès sur Youtube.
La startup Sorare a aussi développé un jeu de Fantasy Football lié aux NFT, mais nous en parlerons plus en détails dans une prochaine publication. ⚽
Le luxe n’y échappe pas non plus. En effet, dans un contexte de digitalisation du processus client, on peut s’interroger sur l’authenticité des produits de luxe que l’on peut acheter. Quand il est possible de créer des jumeaux numériques de nos bâtiments, pourquoi ne serait-il pas possible d’en faire de même avec des objets afin d’attester de leur authenticité sans forcément faire appel à un expert à chaque transaction ? C’est le problème auquel s’attaque la startup française Arianee. Imaginons que vous achetez une montre, la marque cliente vous délivre le certificat d’authenticité via l’application. Ce certificat d’authenticité n’est pas périssable et dure donc tout au long du cycle de vie du produit. Les différents propriétaires peuvent alors rester en contact grâce à la blockchain tout en sécurisant les données utilisateurs. La plateforme Saas vient d’ailleurs de boucler la plus grosse levée de fonds de l’écosystème Frenchtech de la semaine dernière avec une levée en Seed de 8m € auprès de Bpifrance, ISAI, Cygni Labs, Noia Capital et plusieurs entrepreneurs emblématiques de la FrenchTech comme Thibaut Elziere.
Si le boom des NFT concerne principalement des créations numériques, on peut penser que certaines marques vont penser à “NFTiser” leurs produits afin d’en créer un jumeau numérique attestant leur authenticité. Affaire à suivre …
Les limites des NFT
Si vous êtes intéressé par la cryptosphère, vous avez sûrement dû voir passer un bon nombre d’articles sur l’impact écologique des NFT. Par exemple, l’artiste belge Joanie Lemercier a annulé la sortie de 6 de ses oeuvres du fait de sa prise de conscience de leur impact environnemental.
«Il s’avère que ma sortie de 6 œuvres CryptoArt a consommé en 10 secondes plus d’électricité que l’ensemble du studio au cours des 2 dernières années.»
Comme on l’a vu plus haut, les NFT sont stockés sur Etherum. Or, cette blockchain utilise comme méthode de validation des transactions la preuve de travail ou Proof of Work en anglais (PoW). Cette méthode est très énergivore car elle nécessite un grand nombre d’appareils de minage dépensant beaucoup d’électricité, ce qui explique l’impact énergétique des NFT. Le site cryptoart.wtf permettait notamment d’estimer l'empreinte carbone du "crypto art".
Toutefois, avant de blâmer à tout jamais les NFT ou le “crypto-art” de manière générale, on peut se poser la question de l’existence ou non de solutions plus écologiques pour effectuer des transactions de NFT.
La preuve d’enjeu
La preuve d’enjeu ou Proof of Stake en anglais est une alternative à la méthode de validation de Proof of Work évoquée plus tôt. Cette méthode ne se base pas sur des mineurs utilisant des technologies énergivores mais sur des validateurs sélectionnés en fonction de leur portefeuille de cryptomonnaies sous séquestre. Oui, je sais, ça paraît bien compliqué, mais je vous joins une courte vidéo qui dépoussière ce point de façon simplifiée.
Si les transactions de NFT passaient par le PoS plutôt que le PoW utilisé par Etherum, l’impact écologique serait moindre. Toutefois, les transactions seraient moins sécurisées.
L’énergie verte
Une autre solution serait de d’utiliser de l’énergie 100% verte pour les transactions de NFT et plus généralement sur toute les blockchains. Aujourd’hui, 39% du minage basé sur la Proof of Work fonctionne avec des énergies renouvelables selon une étude de l’université de Cambridge.
Là encore, ce n’est pas une solution miracle, car l’énergie verte demande des investissements à impact écologique en termes de construction d’infrastructures …
Quoiqu’il en soit, il existe des plateformes proposant des alternatives écologiques pour les “crypto-artists” que met en avant Joanie Lemercier. La plus efficiente d’entre elle, selon lui, est la plateforme hicetnunc.xyz qui utilise la blockchain Tezos, validant les transactions à l’aide de la … Proof of Stake
Le développement de l’art numérique
Si les NFT sont controversés, ils ont au moins mis les projecteurs sur l’art numérique (en tout cas dans mon cas). Je vous avais promis qu’on ne parlerait ici pas seulement du boom des NFT. Faisons donc un bref tour d’horizon des start-ups au service de la promotion de l’art numérique.
Il existe plusieurs plateformes permettant d’acheter ce type d’oeuvres. On compte notamment la plateforme suisse elementum.art qui propose une collection d’oeuvres d’artistes sélectionnés par leurs équipes et considérés comme émergents.
L’art numérique n’est pas encore démocratisé. En effet, les marketplaces dans ce domaine ne conviennent surement pas aux amateurs d’expositions physiques au musée. Certaines startups vont surement émerger afin de développer des solutions de démocratisation de l’art numérique dans le monde réel. Par exemple, Artpoint, société incubée à HEC, introduit cet art dans des lieux de vie privés ou publics. Les équipes ont sélectionné les artistes numériques les plus talentueux et proposent une exposition de ces derniers dans des halls d’hotels, centres commerciaux (de moins de 20 000 mètres carrés en ce moment 😂), boutiques ou encore bureaux d’entreprises.
Savez-vous comment on appelle la surface d’écran particulière des liseuses ou des étiquettes de prix dans les supermarchés ? Lors de mes recherches, j’ai découvert le e-paper. La startup belge Ionnyk a développé le premier cadre d’art numérique du monde utilisant donc cette technologie de e-paper. Le cadre affiche des photographies en haute qualité grâce à l’encre numérique. Comptez tout de même une belle somme pour vous offrir ces nouveaux bijoux numériques (entre 1200 et 3000€), qui vous serviront à faire défiler des photos plus intéressantes que le prix des croquettes de votre chat affiché en supermarché.
On peut aussi parler d’autres sociétés plus matures permettant de numériser les oeuvres d’art tangibles que nous connaissons. On peut notamment penser à Kazoart et Singulart qui promeuvent des artistes en mettant en vente leurs oeuvres à l’international ou bien la startup Muzeek, co-fondée par André Manoukian, qui permet de synchroniser une musique sur des images à l’aide d’une intelligence artificielle.
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Richard 🚀 🚀 🚀